Si l'intérêt de ce blog n'est pas évident, j'espère qu'il ressortira de ce billet. S'intéresser ainsi de manière systématique au cornichon, cela peut sembler stupide, réducteur, inquiétant, légèrement drôle, ennuyeux... C'est simplement une manière de mettre en évidence le principe hologrammatique et de descendre dans les souterrains de la philosophie. Le principe hologrammatique est l'un des trois principes qu'Edgar Morin met en évidence dans son "Introduction à la pensée complexe". Ce principe soulève le paradoxe de l'ADN : l'ADN contient la totalité du génome mais est contenu dans une cellule qui n'est qu'une infime partie de l'expression de ce génome. Autrement dit, la partie est dans le tout et le tout est dans la partie. C'est également la pensée de Leibniz dans sa monadologie : le monde est constitué de monades, des esprits simples qui sont comme les atomes spirituels du monde, et chaque monade contient, à l'image du brin d'ADN, l'ensemble du monde qui s'exprime avec un point de vue particulier.
Certains choisissent de s'intéresser aux origines de l'humanité ce qui est totalement vain étant donné qu'ils restent bloqués dans un référentiel spatio-temporel insatisfaisant et qu'ils ne peuvent se débarasser du biais de l'observateur. D'autres choisissent de percer les mystères du cerveau ou de résoudre des algorithmes incroyablement complexes ce qui aura le même résultat. Mon choix de consacrer un peu de mon temps à l'étude approfondie du cornichon est tout aussi futile mais pas moins respectable. L'étude du cornichon, comme de n'importe quel autre détail de notre monde, est une source d'étonnement infinie. Le cornichon est connecté, comme n'importe quel autre objet ou concept, à l'ensemble du monde et permet de voleter d'un étonnement à un autre. Le monde est dans le cornichon autant que le cornichon est dans le monde.